L’Estonie et la Lituanie (les pays baltes) craignent en fait la disparition pure et simple de la production betteravière sur leur territoire, au profit des pays plus compétitifs…
On attend au moins 6000 participants dans la capitale ce matin. C’est que l’inquiétude est grande dans le secteur. La commission européenne envisage en effet de réduire considérablement les subventions. Elle propose de réduire de 39% le prix du sucre et de 42% le prix de la betterave. Le dossier sera examiné une première fois aujourd’hui par les ministres européens de l’agriculture.
L’ambitieuse réforme du régime sucrier de l’Union européenne proposée par Bruxelles subira sa première épreuve du feu, devant les ministres de l’Agriculture de l’Union et sous les protestations des betteraviers. La remise en cause d’un système figé depuis des décennies a été imposée par la condamnation de l’UE à l’Organisation mondiale du commerce, sur plainte de pays émergents (Brésil, Thaïlande) et de l’Australie.
Mais en proposant notamment une baisse de 39% d’ici fin 2007 du prix garanti aux producteurs européens, actuellement trois fois plus élevé que le cours mondial, la réforme touchera aussi les secteurs sucriers des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), qui bénéficient d’un accès privilégié à un marché européen fortement rémunérateur.
Outre le jugement de l’OMC, la réforme servira aussi à préparer l’échéance de 2008, où le marché européen sera en principe ouvert, sans tarifs ni quotas, au sucre des pays les plus pauvres (PMA) dans le cadre de l’initiative « Tout sauf les armes ».
Il n’est pas question que les ministres des 25 donnent d’emblée leur accord au projet de la Commission. Les opposants (Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Italie, Irlande, Lituanie et Portugal) craignent en fait la disparition pure et simple de la production betteravière sur leur territoire, au profit des pays plus compétitifs, France et Allemagne en particulier. La réforme prévoit aussi une forte diminution des quotas de production.
Tout en offrant de compenser aux producteurs 60% de la perte de revenu entraînée par la baisse du prix garanti, la Commission ne cache pas qu’elle attend la sortie du secteur des producteurs européens les moins performants.
Le rassemblement est prévu à 10 heures Boulevard Pacheco. Départ à 10h30 par la petite ceinture direction rue Belliard puis avenue de la Joyeuse entrée, le rond point Schumann. La dislocation est prévue aux alentours de 13 heures.
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