Massivement engagées dans les pays baltes lorsqu’ils prospéraient, les banques suédoises sont particulièrement exposées à la brutale récession de ces pays sans toutefois que cela constitue une menace pour l’ensemble de l’économie de la Suède, selon les économistes.
Les pays baltes sont un territoire suédois pour des raisons géographique et historique.
Les banques suédoises, Swedbank et SEB en tête, se sont établies en Estonie, Lituanie et Lettonie il y a une quinzaine d’années lorsque les marchés financiers des trois « Tigres » de la Baltique avaient été dérégularisés offrant des opportunités de croissance pour les Scandinaves, tout proches, qui cherchaient alors à diversifier et accroître leurs sources de revenus.
A titre d’exemple, en 2008, Swedbank disposait de 49% des prêts privés en Estonie, SEB 30,1% en Lituanie.
Ces banques « sont (ainsi) extrêmement exposées d’autant qu’elles ont généralement négocié leurs opérations en euros alors que la couronne suédoise a perdu près de la moitié de sa valeur en six mois.
Les pertes sur prêts sont en hausse et il y a une grande incertitude sur le niveau des pertes dans ces pays.
Les banques suédoises cumulent 500 milliards de couronnes suédoises de prêts (44,5 milliards d’euros) dans les pays baltes dont 80 milliards pour Nordea, 200 pour SEB et 220 pour Swedbank, selon des chiffres de l’autorité suédoise d’inspection financière (Finansinspektionen).
Swedbank, avec 17% du total de ses prêts dans la région balte, est la plus exposée, suivie de SEB (12%) et de Nordea (3%).
Les montants sont énormes (…) cela pourra menacer leur solidité et leur capacité de prêt. Mais l’exposition est importante en valeur absolue mais représente seulement une petite partie de l’exposition totale des banques.
La situation actuelle des pays baltes avec un PIB en baisse d’environ 10% et les banques vont avoir d’importantes pertes sur crédits dans les pays baltes dans les années à venir.
Dans la mesure où l’exposition dans les pays baltes représente moins de 10% du secteur bancaire suédois, cela ne saurait constituer une menace pour l’ensemble de l’économie suédoise, d’autant que le secteur bancaire représente 3% du PIB (en 2007).
Cette fragilisation du secteur n’est toutefois pas une bonne nouvelle pour la Suède entrée en récession au deuxième trimestre 2008.
Bien sûr, il y a en ce moment une grande incertitude sur les prévisions des pertes sur crédits à venir, mais les banques suédoises, bien capitalisées, devraient être capables de résister même si l’évolution était exécrable dans la région baltique.
En outre que le gouvernement suédois a prévu un plan d’aide aux banques.
Sentant le vent tourner, SEB et Swedbank ont également pris des mesures: augmentation de capital de 1,4 milliard d’euros pour la première, accord avec ses créanciers pour la seconde et pas de versement de dividende pour les deux.
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