Pays Baltes

Estonie, Lettonie et Lituanie

La société agricole et rurale de la Lituanie

par | 6/02/2005

La superficie agricole totale de la Lituanie est de 3,151 millions d’hectares (soit 2,5 % de celle de l’Europe des Quinze). Les terres arables représentent 2,866 millions d’hectares; viennent ensuite les prairies et pâturages naturels (0,441 million d’hectares) et les cultures permanentes (44 300 hectares).

Avec 6,5 millions d’hectares, la superficie de la Lituanie est à peu près égale à celle de l’Irlande.

Céréales

La superficie emblavée en céréales correspond à 50 % environ de la superficie agricole totale. Le bilan pour l’ensemble des céréales fait apparaître une diminution tant de la superficie cultivée que de la production entre 1992 et 1995, puis une forte reprise en 1996 et en 1997, qui s’explique principalement par l’amélioration des rendements. La consommation reste relativement élevée du fait de la baisse des revenus réels, qui a entraîné un déplacement de la consommation de la viande et des produits laitiers, de prix élevés, vers les céréales, plus abordables.

Betterave sucrière et sucre

Après avoir diminué en 1991, la superficie plantée en betteraves sucrières a commencé à augmenter et compte 35 000 hectares. Les rendements se sont également améliorés et la production dépasse un million de tonnes. Le sucre est produit à la fois à partir des betteraves cultivées sur place et de la canne à sucre importée. La Lituanie a toujours été largement autosuffisante en ce qui concerne le sucre.

Viande bovine

La production de viande bovine doit être considérée principalement comme une activité annexe de la production laitière. Le poids moyen des carcasses a augmenté au cours des dernières années et se situe actuellement aux alentours de trois cents kilogrammes.

Viande de volaille

En 1996, la consommation a dépassé la production et, après avoir été des années durant un fournisseur traditionnel du marché soviétique, la Lituanie est devenue pour la première fois un importateur net.

Forêts

Les forêts occupent près d’un tiers du territoire lituanien. Les forêts et l’industrie sylvicole revêtent une importance primordiale dans l’économie nationale. Les exportations de bois et de produits du bois représentent 10 % de la valeur totale des exportations. Le secteur des forêts joue également un rôle social important, particulièrement dans les zones rurales. Près de 12 % du territoire national est protégé par le statut de parc naturel.

Commerce agricole

Les importations de produits alimentaires ont augmenté rapidement. Il s’agit pour l’essentiel de produits à forte valeur ajoutée. Les produits animaux en général, et la viande et les produits laitiers en particulier, continuent de former l’essentiel des exportations agroalimentaires du pays.

Structures agricoles et privatisation

La restitution des terres et la privatisation des exploitations agricoles publiques et collectives et des autres biens agricoles ont démarré toutes deux en 1991 et ont encouragé le développement des exploitations familiales.

Trois types d’organisation caractérisent actuellement la structure des exploitations: les sociétés agricoles, grandes exploitations agricoles résultant de la transformation des exploitations collectives, les exploitations familiales et les parcelles à usage domestique. D’après les données disponibles, moins de 2 000 grandes exploitations se sont maintenues, avec une taille moyenne de 370 hectares, alors que les exploitations familiales ont atteint le nombre de 200 000. Cette évolution s’est accompagnée d’une évolution de l’utilisation des terres et des structures de production.

L' »infrastructure organisationnelle » est peu développée en Lituanie. Jusqu’à présent, quatre grandes organisations ont été mises en place.

Développement rural

Le pays se compose de dix provinces; les deux villes principales sont Vilnius et Kaunas. La Lituanie possède un réseau d’autoroutes et de routes secondaires développé, mais certains services de base, tels que l’approvisionnement en eau et les télécommunications, restent en retard dans les zones rurales.

La réforme agricole a engendré de multiples problèmes dans les zones rurales. Durant la période soviétique, l’essentiel des prestations sociales, médicales et culturelles étaient fournies par des services spécialisés intégrés dans les exploitations collectives. Lors de la restructuration des exploitations, ces fonctions ont été attribuées aux autorités locales et nombre des prestations ont cessé d’être assurées.

Agriculture et environnement

Jusqu’il y a quelques années, il n’était guère accordé d’attention aux questions liées à l’environnement en Lituanie et de vastes régions souffraient de pollution d’origine agricole du fait du traitement insuffisant des déjections animales. L’utilisation excessive ou inappropriée des substances chimiques par le passé est également à l’origine de problèmes écologiques. Touchant près de 20 % des terres agricoles lituaniennes, l’érosion des sols est un autre sujet de préoccupation.

La situation de l’industrie agroalimentaire

Au cours de la période soviétique, la Lituanie importait de l’ex-Union soviétique la totalité de ses machines et appareils agricoles. Aujourd’hui, ces produits sont fabriqués et commercialisés pour l’essentiel par des entreprises privées.

La situation de l’industrie agroalimentaire lituanienne reflète la structure mise en place lors de la période soviétique, à savoir de grandes ou moyennes entreprises publiques, orientées essentiellement vers la transformation du lait et de la viande. Les problèmes les plus aigus sont la surcapacité et le manque de capitaux. Les installations sont souvent vétustes et les normes d’hygiène insuffisantes.

Comme dans les autres pays d’Europe centrale, la privatisation de l’industrie et du commerce étaient l’un des principaux objectifs initiaux de la réforme économique en Lituanie. Cependant, le secteur agroalimentaire s’est révélé plus difficile à privatiser que les autres industries.

Aujourd’hui, le secteur de la transformation comme le secteur situé en amont ne sont que modérément ouverts aux investisseurs étrangers. Dans ce domaine, les activités sont réglementées par la loi sur les investissements étrangers adoptée en juin 1995.

Politique agricole et politique rurale

Les principaux instruments de la politique agricole se répartissent en deux groupes selon leurs objectifs de base. Le premier groupe comprend les mesures de soutien des prix et des revenus. Le second englobe les mesures structurelles et les mesures visant à améliorer la base de production. Pour garantir une utilisation plus efficace de l’aide que l’État fournit au secteur agricole, l’ensemble des crédits sont désormais gérés par le Fonds de soutien rural, qui représentait 5,8 % du budget national.

Prix de marché et subventions

Depuis le début des réformes économiques, le système de fixation des prix a radicalement changé. En 1995, le gouvernement a lancé un nouveau programme d’intervention sur les marchés pour soutenir les revenus agricoles au moyen d’un prix d’achat minimal (MMPP) pour des quantités déterminées de produits agricoles, les prix d’achat minimaux ont été réduits, voire supprimés et des paiements directs ont été accordés pour des produits de qualité.

La politique commerciale est passée de l’application de restrictions quantitatives, y compris sous la forme d’interdictions d’exportation et de certificats, à une réglementation des échanges plus ouverte. Sous les pressions extérieures en faveur d’une politique commerciale cohérente et transparente, les obstacles non tarifaires ont été éliminés et l’utilisation de tarifs ad valorem s’est généralisée. Les tarifs douaniers varient entre 20 et 30 % pour l’ensemble des produits agricoles et alimentaires, à l’exception du sucre. Les pressions extérieures qui infléchissent les décisions en matière de politique commerciale ont été exercées par le biais de mémorandums du FMI et de la Banque mondiale et renforcées par la nécessité, pour la Lituanie, de se conformer aux règles de l’OMC, par anticipation de son accession à cette organisation. Des accords bilatéraux et multilatéraux ont été conclus ou sont en préparation pour promouvoir ce processus.

Politique structurelle

Soutien des investissements – Les investissements sont soutenus principalement par le système bancaire et de crédit. La Banque mondiale a notamment accordé une ligne de crédit de 30 millions de dollars (environ 26,7 millions d’écus).

Perspectives à long terme

En ce qui concerne les produits agricoles, les perspectives se fondent sur l’hypothèse macroéconomique selon laquelle l’évolution positive de l’économie lituanienne se poursuivra du fait de nouvelles réformes structurelles.

Si cette hypothèse se confirmait, on assisterait vraisemblablement à une croissance de la production dans le secteur des céréales et à la production d’excédents potentiellement exportables dans les secteurs du sucre et du lait. Le pays devrait rester autosuffisant pour la viande bovine et importateur net pour la viande porcine et la viande de volaille.

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