Pays Baltes

Estonie, Lettonie et Lituanie

‘La Modernité d’Eisenstein’ au Festival des Boréales 2004

par | 21/11/2004

Peu d’entre nous savent qu’Eisenstein est né en réalité en Lettonie, d’un père juif d’origine allemande et d’une mère appartenant à la bourgeoisie orthodoxe russe. Très tôt, Eisenstein découvre le théâtre et notamment le dramaturge russe Meyerhold, l’un des fondateurs de la mise en scène.

CINÉMA

Modernité d’Eisenstein – Rétrospective et stage d’analyse filmique dirigé par Vincent Amiel

Sergueï Eisenstein

Au moment où l’œuvre intégrale d’Eisenstein est rééditée en DVD, il nous semblait opportun de rendre hommage à ce grand cinéaste.

Peu d’entre nous savent qu’Eisenstein est né en réalité en Lettonie, d’un père juif d’origine allemande et d’une mère appartenant à la bourgeoisie orthodoxe russe. Très tôt, Eisenstein découvre le théâtre et notamment le dramaturge russe Meyerhold, l’un des fondateurs de la mise en scène. La découverte des langues orientales et de l’écriture des idéogrammes influencera grandement son travail et le confortera dans l’idée que le montage est l’une des étapes essentielles de la réalisation, si ce n’est la phase capitale. Le montage doit faire sens au même titre que le scénario. « La Grève », « Le Cuirassé Potemkine », « Octobre » témoignent ainsi du lyrisme d’Eisenstein mais aussi de la rigueur avec laquelle il envisage la composition de ses films.

Théoricien fécond, Eisenstein n’a eu de cesse d’expliquer sa démarche artistique, comparant la mise en scène à la démarche d’un auteur, d’un musicien ou d’un peintre. Plus de quatre mille pages ont été publiées à ce jour et elles ne représentent que le quart de ses travaux. Par ses travaux, Eisenstein a aussi devancé nombre de linguistes et structuralistes contemporains.

Films présentés>>

Samedi 20 novembre:

– 10h00 : accueil des stagiaires

– 10H30 : « La Grève » (1924, 73 mn.)
Dans la Russie tsariste, les ouvriers d’une usine se mettent en grève après qu’un des leurs se soit suicidé pour une fausse accusation de vol. Les pouvoirs en place feront tout pour provoquer les grévistes et mener une sanglante répression…

– 11H30 : « Le Pré de Bejine » (1937, 30 mn.)
Un épisode de la lutte des classes dans les campagnes soviétiques lors de la collectivisation de l’agriculture. Conflit d’un père, Koulak, et de son fils, le jeune pionnier Stepok. Le père partisan de l’ordre ancien se joint à d’autres Koulaks pour incendier les champs de blé. Stepok et les villageois montent la garde dans la nuit. Le père tuera le fils selon la loi biblique, mais grâce au sacrifice de Stepok, l’alerte sera donnée, la moisson préservée et, ainsi, le Kolkhoze pourra survivre.

– 12H00 : « Le Journal de Gloumov » (1923, 4 mn.)
Projeté lors des représentations du spectacle « Un homme sage » qu’avait monté Eisenstein en 1923 pour le théâtre du Proletkul, cette courte bande de quelques minutes donne un très rapide condensé des événements qui ont composé la semaine du dénommé Gloumov. Ce petit film n’avait de véritable raison d’être que rattaché à son contexte général ; élément d’un spectacle et non manifestation cinématographique en soi.

– 12H15 : Pause déjeuner. Restauration sur place uniquement sur réservation.

– 13H30 : Temps d’analyse

– 16H00 : « Le Cuirassé Potemkine » (1925, 72 mn.)
Un épisode de la Révolution russe de 1905 : l’équipage d’un cuirassé, brimé par ses officiers, se mutine et prend le contrôle du navire. Arrivés à Odessa, les marins sympathisent avec les habitants qui se font brutalement réprimer par l’armée tsariste… Un des rares chefs-d’oeuvre incontestables du 7e Art.

– 18H30 : Pause

– 20H30 : « Que viva Mexico ! » (1931, 84 mn.)
Plusieurs récits accompagnés de chansons folkloriques retracent l’histoire et les coutumes du Mexique en une vaste symphonie cinématographique et sonore, à l’image d’un pays aux traditions multiples et au passé mouvementé. Seul document filmé par Eisestein lors de son séjour en Amérique du Nord, « Que viva Mexico ! » ne bénéficia d’une véritable sortie qu’en 1958.

– 22H00 : Intervention de Dominique Fernandez
Romancier, essayiste, traducteur et critique littéraire, Dominique Fernandez a notamment remporté le prix Médicis en 1974 et le Goncourt en 1982 pour Dans la main de l’ange. Il est également l’auteur d’une biographie atypique et remarquable du cinéaste letton Sergueï Eisenstein, dans laquelle il s‘attache à découvrir les liens qui unissent l’œuvre du réalisateur et sa vie. À partir des films, il reconstitue ce qui a bien pu arriver à leur auteur. Paru pour la première fois en 1975 sous le titre Eisenstein, l’arbre jusqu’aux racines II, Eisenstein a été réédité chez Grasset en 2004.

Dimanche 21 novembre:

– 10H00 : « La Ligne générale » (1928, 120 mn.)
La paysanne Marfa ne possède pas de cheval pour labourer et afin de lutter contre la pauvreté, elle organise une équipe laitière dans le village avec l’aide de l’agronome régional et de quelques paysans. Bientôt, leur bien-être augmente, ils cherchent alors à acquérir un tracteur…

– 12H00 : Intervention de Jacques Aumont
Né en 1942, Jacques Aumont a été ingénieur à l’ORTF (1965-1970) puis critique aux Cahiers du cinéma (1967-74). Il enseigne « le cinéma », puis l’esthétique, à l’Université depuis 1970. Il est actuellement professeur à Paris-III et directeur d’études à l’E.H.E.S.S.
Il a traduit une partie des Oeuvres d’Eisenstein et a dirigé la publication des Oeuvres d’Eisenstein en français pour la collection 10/18. Il a également publié Montage Eisenstein (Albatros, 1979).

– 13H00 : Pause déjeuner. Restauration sur place uniquement sur réservation.

– 14H30 : « Octobre » (1927, 99 mn.)
Choisi par le comité central du parti pour célébrer le dixième anniversaire de la Révolution, Eisenstein va s’inspirer du roman de John Reed Les Dix Jours qui ébranlèrent le monde pour retracer les événements de Petrograd de février à octobre 1917.

– 16H15 : Temps d’analyse

– 18H30 : « Alexandre Nevski » (1938, 110 mn.)
La Russie du XIIIe siècle. Subissant encore le joug mongol, elle est attaquée à l’Ouest par les chevaliers teutoniques. Nevski, prince pacifique qui règne sur un peuple de pêcheurs, est appelé afin d’organiser la lutte. Son armée populaire rencontre les Teutons sur le lac gelé…

Lundi 22 novembre:

– 19H30 : « Ivan le Terrible » (1944, 176 mn.)
En l’an 1547, le Grand Duc de Moscovie est couronné Tsar de toutes les Russies. Le sacre a lieu dans une atmosphère de complot ; mais heureusement Ivan a l’appui du peuple. Mais bientôt, pour briser le complot des boyards, Ivan crée un corps de miliciens et fait régner la terreur. Au cours d’un banquet, il feint de céder son trône à un simple d’esprit qui sera poignardé à sa place. Ivan est désormais le maître absolu…

Dates : du 20 au 22 novembre.
Lieu : Cinéma Lux, Caen.
Tarifs pour les films : 3,30 € / 3,50 € / 4,50 € / 5,30 €.
Tarifs pour le stage (tous les films + temps d’analyse) :
– 40 euros tarif normal,
– 30 euros tarif réduit,
– 20 euros étudiants « art du spectacle ».

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