La Commission européenne a adopté ce jour une recommandation relative à un avis du Conseil sur le premier programme de convergence de l’Estonie présenté le 13 mai 2004, qui couvre la période 2004-2008. Ce programme, qui repose sur un scénario macroéconomique prudent, prévoit une réduction des excédents budgétaires précédemment enregistrés, ce qui laisse supposer un net assouplissement budgétaire en 2004 et en 2005.
L’excédent du solde budgétaire des administrations publiques, qui se chiffrait à 2,6 % du PIB en 2003, devrait céder la place à une position équilibrée à compter de 2005. L’Estonie semble bien placée pour faire face aux coûts budgétaires du vieillissement de sa population. Se fondant sur la recommandation de la Commission, le Conseil ECOFIN devrait rendre un avis sur le programme de convergence de l’Estonie [le 5 juillet 2004].
La recommandation de la Commission est adoptée à l’initiative de Joaquín Almunia, membre de la Commission chargé des affaires économiques et monétaires.
Les principales conclusions de la Commission concernant le programme de convergence de l’Estonie sont les suivantes:
Le programme table sur une accélération de la croissance du PIB, qui devrait passer de 4,7 % en 2003 à 5,3 % en 2004 et rester proche de 6 % par an jusqu’en 2008, soit une croissance annuelle moyenne de 5,7 % sur l’ensemble de la période couverte par le programme. Cette projection paraît plausible.
Le déficit des comptes courants, qui est actuellement élevé (13,7 % du PIB en 2003), devrait retomber à environ 8 % du PIB d’ici à 2008. Toutefois, si une réduction régulière du déséquilibre extérieur ne se concrétise pas par le biais d’une reprise de l’épargne intérieure privée, une politique budgétaire visant des budgets équilibrés pourrait ne pas être suffisante pour étayer la correction prévue du déficit des comptes courants.
Selon le programme, les comptes des administrations publiques devraient rester excédentaires, de 0,7 % du PIB en 2004, avant de retomber à l’équilibre à compter de 2005. Ces projections sont jugées réalistes, mais laissent supposer un net assouplissement de la politique budgétaire, qui risque de s’avérer procyclique.
Si les autorités estoniennes ont toujours fait preuve de prudence dans leurs estimations et ont fréquemment dépassé leurs objectifs budgétaires, on ne peut entièrement exclure une baisse soudaine des recettes sous l’effet des baisses d’impôts prévues ou une incidence négative de chocs exogènes sur la croissance. La stratégie budgétaire du programme est conforme à l’objectif à moyen terme du pacte de stabilité et de croissance d’une position budgétaire proche de l’équilibre.
À 5,8 %, le ratio de la dette au PIB de l’Estonie est un des plus bas de l’UE et devrait encore diminuer. Le pays est bien placé pour faire face aux coûts budgétaires du vieillissement de sa population.
Principaux chiffres du programme de
convergence de l’Estonie (PC) et des prévisions du printemps 2004 de
la Commission (COM)
‘
|
‘
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
---|---|---|---|---|---|---|---|
PIB réel
(variation en %) |
PC
|
4,7
|
5,3
|
5,8
|
5,6
|
5,9
|
5,8
|
COM
|
4,8
|
5,4
|
5,9
|
nd
|
nd
|
nd
|
|
Solde budgétaire des administrations publiques
(% du PIB) |
PC
|
2,6
|
0,7
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
COM
|
2,6
|
0,7
|
0,0
|
nd
|
nd
|
nd
|
|
Dette brute
(% du PIB) |
PC
|
5,8
|
5,4
|
5,1
|
4,7
|
3,4
|
3,2
|
COM
|
5,8
|
5,4
|
5,3
|
nd
|
nd
|
nd
|
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