Michel Kikoïne est un des artistes emblématiques de ce qu’il est convenu d’appeler l’école de Paris. Né à Rechytsa (Région de Gomel) le 31 mai 1892, il étudie à Minsk, puis aux Beaux-Arts de Lituanie. Puis en 1910, il va quitter définitivement Minsk pour Vilna en compagnie de Soutine. Kikoïne s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts de Vilnius.
Kikoïne habite avec Soutine chez une logeuse, l’épouse d’un cheminot qui lui loue 10 kopecks le lit dans une chambre de six. Ils vont parfois gratis au théatre : ils ont promis au contrôleur de faire son portrait.
Il fait la connaissance de Krémègne en 1912. Et c’est Pinchus Krémègne qui va faire venir les deux amis à Paris : qu’ils les rejoignent partager sa vie de chien à « La Ruche » ! ’La Ruche’ au 2 passage Dantzig, on avait transporté dès 1902, l’ancien pavillon des vins de l’Exposition universelle de 1900, à l’initiative du sculpteur Alfred Boucher. Cette « Villa Médicis Libre » accueillit jusqu’à 140 artistes à la fois, dont Cendrars, Zadkine, Léger, Chagall…Pour quelques dizaines de francs de loyer, c’était la vie de bohème près des abattoirs de Vaugirard et des « Fortifications » aujourd’hui disparues…
Son attachement aux artistes qui ont marqué sa jeunesse, Rembrandt, Courbet, Chardin, ne se démentira jamais, il reviendra toujours à ses maîtres ; mais c’est dans la découverte du paysage français que sa peinture prend toute sa mesure et se libère. C’est là que l’artiste accomplit, sur le mode le plus personnel, la synthèse entre la tradition slave du paysage et l’expressionnisme, ce langage pictural forgé au cours des années parisiennes.
Il est mort le 4 novembre 1968 à Cannes.
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