Une hausse du chômage qui suit provoque de nouvelles baisses de la demande et pousse l’économie dans un cercle vicieux qui risque de désemparer tout un pays.
L’importante inflation qui avait longtemps tracassé l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie n’est plus qu’un souvenir chez ces anciens tigres baltes, hantés aujourd’hui par le spectre dangereux de la déflation.
– En Lituanie, le pays de l’Union européenne le plus touché par la récession, la hausse des prix à la consommation a ralenti en juillet pour le quatrième mois consécutif.
Sur un mois, les prix ont baissé en juillet de 0,8% par rapport à juin, après avoir déjà reculé de 0,3% en juin, de 0,2% en mai et de 0,1% en avril.
La déflation est généralement le signe d’une récession grave qui s’auto-entretient et dont il est difficile de sortir.
Elle risque de ravager l’économie entière, les gens retardant leurs dépenses dans l’espoir de nouvelles baisses de prix, ce qui fait diminuer la demande et les investissements. Une hausse du chômage qui suit provoque de nouvelles baisses de la demande et pousse l’économie dans un cercle vicieux qui risque de désemparer tout un pays.
Ce phénomène n’est pas réservé qu’aux anciens pays communistes qui ont rejoint l’UE. La déflation parmi les 16 plus grandes économies européennes de la zone euro a atteint 0,6% en juillet, après 0,1% en juin.
Dans l’ouest de l’UE, la déflation résulte en bonne partie de la baisse cours mondiaux du pétrole et d’autres produits sous l’impact de la crise.
Chez les Baltes, il est aussi conséquence d’une dégradation profonde de la consommation interne. Jusqu’alors les prix en Lituanie étaient trop élevés, en raison de la (hausse de la) consommation très rapide, les grandes enseignes de détail se faisant une concurrence très rude.
La conséquence de la déflation n’est pas agréable, le gouvernement ne pourra pas collecter autant de taxes qu’il l’espérait.
– La Lituanie qui est, tout comme la Lettonie et l’Estonie, une ex-république soviétiques ayant recouvré son indépendance en 1991, s’est forgé une bonne réputation économique grâce à une croissance rapide, notamment depuis l’adhésion à l’UE en 2004.
Ce pays de 3,3 millions d’habitants a enregistré une croissance de 8,9% du PIB en 2007, avec une consommation dopée par le crédit et les sommes importantes envoyées à leurs familles par les dizaines de milliers de Lituaniens partis travailler à l’étranger.
Cette croissance rapide a provoqué une hausse importante de l’inflation qui a atteint 12,5% en juin 2008 comparé au même mois de l’année précédente.
La progression du PIB lituanien a ralenti à 3% en 2008. Ce ralentissement s’est accompagné d’une baisse progressive du taux d’inflation, tombé en juillet à 3% en glissement annuel.
La semaine dernière, la banque centrale de Lituanie a publié un pronostic encore plus pessimiste du PIB, tablant sur sa chute de 19,3% en 2009 par rapport à 2008.
Pour combattre la crise, le gouvernement a augmenté la TVA et décidé d’importantes coupes budgétaires, dont des baisses de salaires dans le secteur public.
– En Lettonie voisine, qui négocie avec le FMI et l’UE de nouvelles tranches d’aide à son économie en panne, la hausse des prix à la consommation a poursuivi son ralentissement en juillet à 2,5% par rapport à juillet 2008, après 3,4% en juin, et 4,7% en mai, loin du taux record de 17,9% enregistré en mai 2008.
Sur un mois, les prix ont baissé en juillet de 0,6% comparé à juin, après avoir baissé en mai de 0,5% en glissement mensuel.
– En Estonie, les prix à la consommation ont reculé de 0,7% en juillet par rapport à juillet 2008, après une baisse de 0,9% en juin et celle de 0,3% en mai sur un an.
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