S’exprimant lors d’une conférence de presse à Jelgava en Lettonie, M. Franz Fischler, commissaire européen chargé de l’agriculture, du développement rural et de la pêche, a mis en avant les avantages que les agriculteurs lettons vont retirer de l’adhésion à l’UE.
Jelgava, le 23 avril 2004
‘Le message que je tiens à adresser à la communauté paysanne lettonne est clair : si l’UE n’est pas le paradis, elle est loin d’être l’enfer. Il ne fait aucun doute que la situation des agriculteurs va s’améliorer avec l’adhésion à l’Union. Il en résultera une augmentation de l’aide aux revenus, une stabilisation des prix et un soutien considérable en faveur du processus nécessaire de restructuration et de modernisation. N’oublions pas que la restructuration et la modernisation de l’agriculture devront de toute façon se faire, avec ou sans l’UE!», a souligné M. Fischler. Il a également félicité les autorités lettonnes des progrès accomplis dans les préparatifs d’adhésion à l’Union. «Je suis impressionné par la manière dont la Lettonie a relevé le défi de la préparation à l’élargissement. Tous les protagonistes ont fourni des efforts considérables», a fait observer le commissaire.
M. Fischler a fermement invité toutes les parties intéressées à intensifier les mesures d’information. «Je suis parfois effaré en parlant avec les agriculteurs du faible degré d’information sur le terrain. Je tiens vraiment à exhorter nos amis et partenaires lettons, dans les régions et au niveau des organisations agricoles, à donner à leurs agriculteurs une vision d’ensemble de la situation et à contribuer à tordre le cou au vieux cliché selon lequel les conditions de leur adhésion seraient inéquitables. Il est grand temps de faire savoir à la communauté agricole que la réalité est toute différente et il est grand temps d’apporter aux agriculteurs une information détaillée sur la manière dont ils peuvent bénéficier de l’aide communautaire. C’est là une tâche que la Commission européenne ne peut assumer seule», a-t-il indiqué.
Le commissaire a encore expliqué que l’introduction progressive des paiements directs ne représente qu’une partie des mesures prévues en faveur des agriculteurs lettons avec l’adhésion à l’UE. «Ils bénéficieront immédiatement au niveau de 100 % des mesures de soutien des marchés et d’une politique de développement rural renforcée. Autrement dit, ils disposeront d’un filet de sécurité en cas de crise sur le marché et recevront davantage d’argent s’ils s’engagent à améliorer l’environnement ou la qualité des denrées alimentaires. En ce qui concerne le développement rural en particulier, des mesures ont été spécifiquement conçues pour tenir compte des besoins des nouveaux États membres. Les communautés rurales lettonnes peuvent espérer des allocations financières proportionnellement supérieures à celles dont bénéficient les 15. Toutes ces mesures contribueront à renforcer les économies rurales, à atténuer les retombées sociales négatives du processus de restructuration et à faire des zones rurales de votre pays des lieux de vie et de travail plus attrayants», a-t-il souligné.
M. Fischler a insisté sur les progrès accomplis par la Lettonie en ce qui concerne la mise en place des organismes payeurs et du système intégré de gestion et de contrôle (SIGC), indispensables à la mise en œuvre de la politique agricole commune. «Ces mesures de gestion et de contrôle sont absolument nécessaires. Les contribuables européens, des anciens comme des nouveaux États membres, n’accepteraient pas que les fonds communautaires ne soient pas employés de manière régulière. C’est la raison pour laquelle il ne peut y avoir et il n’y aura pas place pour le compromis. Mais au bout du compte, c’est à la Lettonie qu’il incombe de faire en sorte que les structures nécessaires soient en place et opérationnelles et que les agriculteurs reçoivent les aides auxquelles ils ont droit», a précisé le commissaire.
Enfin, le commissaire Fischler a abordé la question de la taxation des stocks excédentaires. «La raison pour laquelle l’UE procède de la sorte, comme dans le cas des élargissements précédents, est liée au fait que le niveau moyen des prix et des droits à l’importation est très inférieur pour toute une série de produits en Lettonie à ce qu’il est dans l’UE des 15. Il en résulte bien évidemment un risque sérieux de stockage spéculatif de la part des opérateurs aux dépens des contribuables européens. Certains déplorent que la liste des produits soit trop longue, les droits trop importants et le poids de l’administration trop lourd. Nous sommes sensibles à ces arguments et nous nous sommes efforcés au maximum de répondre à ces préoccupations. Il existe cependant des limites. La liste des produits s’appuie sur notre meilleure évaluation des risques de spéculation et il faut que les droits aient un effet dissuasif. Notre philosophie est simple : nous ne permettrons pas que l’argent des contribuables atterrisse dans la poche des spéculateurs», a conclu M. Fischler.
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