Pays Baltes

Estonie, Lettonie et Lituanie

Boycott des Produits estoniens par les Russes

par | 10/05/2007

La chute du transport ferroviaire coïncide avec le conflit entre Tallinn et Moscou à propos du déplacement fin avril d’un monument à la gloire de l’Armée rouge.

Le volume de marchandises acheminées depuis la Russie en Estonie a baissé de moitié en deux semaines, ont annoncé des responsables estoniens, évoquant un lien possible avec la crise russo-estonienne à la suite du déplacement d’un monument soviétique à Tallinn.

En avril, la compagnie Estonian Railways accueillait en moyenne 35 trains par jour. Hier, il y en eu 17.

Les marchandises en provenance de Russie étaient principalement destinées aux autres pays de l’Union européenne.
Dans le même temps, une compagnie russe des chemins de fer a annoncé le prochain arrêt d’une liaison récemment ouverte entre Saint-Pétersbourg et Tallin, invoquant un manque d’intéret de la part des passagers.

La chute du transport ferroviaire coïncide avec le conflit entre Tallinn et Moscou à propos du déplacement fin avril d’un monument à la gloire de l’Armée rouge.

La statue en bronze d’un soldat soviétique, évacuée du centre de Tallinn vers un cimetière militaire, représente pour la Russie et l’importante minorité russe d’Estonie un symbole de la victoire sur le nazisme.

En revanche, pour les Estoniens, elle symbolise près de 50 ans d’occupation soviétique. Ce mardi, jour anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie, le Premier ministre estonien est toutefois allé fleurir au cimetière militaire de Tallinn la statue du soldat soviétique.

Histoire

Les ancêtres des Estoniens actuels furent les Estes, des petits tribus organisées en petits États vaguement fédérés au Ier siècle après J.-C. En 1219, le roi Waldemar II du Danemark envahit le nord de l’Estonie, mais à la suite d’une révolte paysanne en 1343-1345 la couronne danoise dut céder ses territoires du nord de l’Estonie aux chevaliers teutoniques (allemands) qui contrôlaient déjà le sud de la région, la Livonie (Lettonie). Ils furent christianisés par les chevaliers Teutoniques et Porte Glaive qui avaient cependant été écrasés en 1242 par le tsar russe Alexandre Nevski sur les glaces du lac Peïpous. En 1561, les Estoniens passèrent alors sous la protection de la couronne suédoise, la Pologne contrôlant temporairement le sud du pays. Puis, en 1645, la totalité de l’Estonie passa aux mains des Suédois.

Sous l’égide de la Hanse, ils passèrent tour à tour sous la domination de la Pologne, de la Suède.

La Russie, alliée au Danemark et à la Pologne, entre en guerre contre la Suède de Charles XII en 1700, qui s’était emparé de territoires russes de la mer Baltique 50 ans auparavant. Pendant les huit années qui suivirent, les Suédois ravagèrent la Pologne et la Saxe et forcèrent Auguste à abandonner son trône. Finalement en 1708, Charles envahit la Russie afin de capturer Moscou et de détrôner Pierre. Dans le même temps, Pierre engagea une nouvelle campagne dans les pays baltes contre un nombre réduit de soldats suédois. Il conquit alors les terres de l’actuelle Estonie et l’embouchure du fleuve Neva, où il fonda la ville de Saint-Pétersbourg en 1703.

Après l’avoir rencontré en Russie en 1708, Charles battit Pierre à Golovchin le 3 juillet 1708 mais essuya sa première défaite à la bataille de Lesnaya le 28 septembre 1708, lorsque Pierre eut écrasé l’aile gauche de l’armée suédoise qui s’en allait rejoindre l’armée principale de Charles à R?ga. En raison de cette défaite, Charles fut forcé d’abandonner sa marche sur Moscou. Ne pouvant plus avancer vers l’Est, Charles envahit l’Ukraine. Pierre utilisa alors la technique de la « terre brûlée » qui eut comme conséquence l’impossibilité pour l’armée suédoise de se ravitailler.

Lorsque Charles eut repris la campagne, il trouva Pierre beaucoup plus agressif et les deux hommes se livrèrent bataille à Poltava, le 27 juin 1709 ou Pierre le Grand infligea une défaite écrasante aux Suédois, causant de près de 10 000 morts. Charles s’enfuit alors dans l’Empire ottoman jusque là neutre et demanda de l’aide au Sultan Ahmet III pour une nouvelle campagne. Les armées de Pierre au nord conquirent la province suédoise de la Livonia (la moitié nordique de la Lettonie moderne et de l’Estonie méridionale) et attaquèrent à nouveau les Suédois dans l’actuelle Finlande.

L’Estonie fut donc conquise par le grand Tsar russe Pierre le Grand en 1710 et cédée officielement par la Suède à la Russie par le traité de Nystad en 1721 (et la Lettonie en 1795).

Pierre le Grand y édifie un port militaire ’Revel’ pour accueillir sa flotte. En effet, après une victoire écrasante de Pierre le Grand sur la Suède à Poltava, en 1709, la Russie règne sur la mer Baltique : Riga, Tallinn, Piarnou, Vyborg ont été anéanties par la glorieuse flotte russe.

Le témoignage le plus remarquable de l’époque russe est le magnifique palais situé dans le parc de Kadriorg, construit par le Tsar Pierre I pour son épouse. Kadriorg est encore de nos jours un des endroits préférés ainsi qu’un des quartiers résidentiels les plus recherchés à Tallinn. La résidence du Président de la république d’Estonie et de nombreuses ambassades étrangères s’y trouvent.

Sous Pierre 1er en 1718 commença la construction du palais qui fut baptisé Ekaterinenthal ou Catherinenthal en l’honneur de son épouse Catherine 1ère. Son architecte italien Niccolo Michetti participa ensuite à la construction du célèbre palais de Peterhof. On dit que le tsar lui-même posa les pierres de fondation du palais.

La Grande Cathédrale orthodoxe, richement décorée, fut érigée à Tallinn en 1900. Elle est dédiée à la Victoire du prince Nevski sur les chevaliers teutoniques sur le lac de Tchoudsk en 1242.

Tallinn est demeurée sous l’administration russe depuis l’époque où Pierre le Grand conquit la ville en 1710 jusqu’au lendemain de la révolution bolchévique de 1917.

Tallinn s’autoproclame capitale de l’Estonie indépendante en profitant du chaos de la révolution russe de 1917 et garde son statut jusqu’en 1940 :
– Après la chute du tsarisme en Russie, le gouvernement provisoire de Petrograd reconnaît l’autonomie de l’Estonie (1917) mais, après la révolution d’octobre, le pouvoir bolchevique est instauré à Narva, où est déclarée la république soviétique d’Estonie, défendue par l’Armée rouge mais combattue par l’Estonie libre, par la flotte britannique et par les volontaires venus de Scandinavie. L’Estonie autoproclama deux fois son indépendance (en février, devant l’avancée des armées allemandes, et en novembre 1918, après la capitulation de l’Allemagne) mais l’URSS ne la reconnaît qu’en 1920 (traité de Tartu). Le Pacte Molotov-Ribbentrop, dans une clause secrète, place l’Estonie dans la zone d’influence soviétique le 23 août 1939. Reprise par les Allemands en 1941, l’Estonie est libérée par l’Armée rouge en 1944.

En 1944, l’Ukraine et les pays Baltes sont libérés par l’Armée Rouge. En 1944, l’Estonie redevint une république soviétique.
Les trois pays baltes, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, avaient été réincorporés dans l’Union soviétique à la fin de la Seconde guerre mondiale.

En août 1991, l’Estonie proclame son indépendance à nouveau en profitant du chaos de la perestroïka. Ils ont recouvré leur indépendance après la chute de l’URSS en 1991, avant d’intégrer l’Otan et l’UE en 2004.

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