Le ministre lituanien des affaires étrangères a prévenu que son pays refusera de modifier un accord trouvé dimanche avec la présidence slovène de l’Union européenne (UE), pour surmonter son veto à l’ouverture de négociations sur un partenariat entre l’UE et la Russie.
« Nous ne devons pas renoncer aux principes de base, fondamentaux pour les intérêts de la Lituanie », a déclaré à la presse Petras Vaitiekunas.
La Lituanie avait bloqué seule fin avril un mandat de négociations de l’UE avec la Russie en réclamant que des questions sensibles y soient incluses.
Il s’agissait en particulier du conflit russo-géorgien, de la sécurité énergétique dans le contexte de la fermeture par Moscou de l’oléoduc Droujba qui approvisionnait la Lituanie, ainsi que de la coopération juridique avec la Russie dans le contexte des revendications de victimes du stalinisme.
Après une réunion dimanche à Vilnius réunissant les chefs de la diplomatie lituanien, suédois, polonais, et slovène, les ministres avaient annoncé un accord de principe permettant à la Lituanie de lever son veto.
A la suite de cet accord, les ambassadeurs des 27 pays de l’Union européenne ont soumis mardi à Vilnius une nouvelle offre de compromis, selon une source diplomatique.
Mais, mercredi, le ministre lituanien a estimé que certains membres de l’UE tentaient de miner l’accord de principe. « La principale question sur laquelle on veut revenir sont les conflits gelés » en Géorgie et en Moldavie, a-t-il déclaré.
« Les pays membres ne sont pas dans la même situation géographique et géopolitique. La Grande-Bretagne, l’Espagne et la France ont leurs propres intérêts, et nous défendons les intérêts qui sont propres à notre situation », a ajouté M. Vaitiekunas.
« L’UE a encore un long chemin devant elle pour apprendre à refléter les intérêts communs et parler d’une seule voix », a encore dit le ministre.
M. Vaitiekunas n’a pas souhaité préciser s’il citait les trois pays uniquement à titre d’exemple ou s’il estimait qu’ils tentaient effectivement de changer l’accord de dimanche.
La télévision publique lituanienne a toutefois déclaré, citant des diplomates bruxellois, que ces trois pays, ainsi que l’Allemagne et l’Italie tentaient d’obtenir des modifications à l’accord.
La plupart des pays de l’UE espèrent que le mandat de négociations sera adopté d’ici la prochaine réunion des ministres européens des Affaires étrangères, le 26 mai, afin de démarrer les négociations UE-Russie fin juin sur un nouvel accord de partenariat.
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