Pays Baltes

Estonie, Lettonie et Lituanie

La vie devant soi de Romain Gary (Kacew)

par | 2/03/2008

Romain Gary (Kacew) est né à Vilnius en Russie (Lituanie), de parents comédiens. Ses parents semblent s’être séparés peu après sa naissance. Romain Gary ne connaîtra jamais son père. Ce dénommé Kacew été le deuxième mari de sa mère Nina Borisovskaïa, actrice à Vilno.

Surnommée ’la petite Jérusalem de Lituanie’, la capitale balte a été pendant des siècles un pivot de la civilisation yiddish. De la capitale sont originaires l’écrivain Romain Gary ou les peintres Chaim Soutine, Bakst, Levitan… Né le 8 mai 1914 à Wilno, en Lituanie, Romain Gary est élevé par une mère qui place en lui de grandes espérances.

Romain Gary (Kacew) est né à Vilnius en Russie (Lituanie), de parents comédiens. Ses parents semblent s’être séparés peu après sa naissance. Romain Gary ne connaîtra jamais son père. Ce dénommé Kacew été le deuxième mari de sa mère Nina Borisovskaïa, actrice à Vilno.

Romain grandit dans l’ombre de sa mère orgueilleuse, une mère juive, volontaire qui pousse Romain à réussir.

En août la Russie entre en guerre contre l’Allemagne. Mme Kacew et Roman partent… En 1927 ils arrivent en France et s’installent à Nice. Romain a treize ans.

Après des études à la faculté de droit d’Aix-en-Provence et à la faculté de droit de Paris, Gary apprend le métier d’aviateur.

Plus tard est incorporé dans les forces aériennes françaises libres. En 1944 il publie à Londres son premier roman qui deviendra en français « l’Education européenne ». En 1956, on lui a décerné le prix Goncourt pour « Les racines du ciel ».

Compagnon de la Libération, il entre dans la diplomatie et occupe divers postes de Secrétaire, Conseiller d’Ambassade, puis Porte-parole à l’O.N.U. avant de devenir en 1956, Consul Général de France à Los Angeles. Il fait ensuite carrière dans la diplomatie. Il écrit de nombreux romans : il est d’ailleurs l’auteur de quatre ouvrages sous le pseudonyme d’Emile Ajar. A cette époque c’est son cousin, Paul Paulovitch, qui incarne son pseudonyme.

En 1965, il publie Pour Sganarelle, Recherche d’un personnage dans lequel il développe ses conceptions de la littérature. Entre espoir et désespoir, dans une vision qui fait toujours place à un humour grinçant, Romain Gary nous donne une vision de notre monde, souvent très en avance sur son époque.

Il reçoit alors un second prix Goncourt pour ’La vie devant soi’ en 1975. Il réalise également deux films : ’Les oiseaux vont mourir au Pérou’ (1968) et ’Kill’ (1972).

Romain Gary (Kacew) se tira une balle dans la bouche le 2 décembre 1980 à Paris…

L’imaginaire au cœur de la vie

« Je me suis toujours senti à l’étroit dans ma propre peau. J’éprouve le besoin de changer d’identité, de me séparer de moi-même, l’espace d’un livre. J’écris des romans pour aller chez les autres. » On pourrait résumer la vie de Romain Gary à cette confidence qui éclaire la grande tentation de son existence : Etre un autre. Mais résumer la vie de Romain Gary est un non-sens, tant cet homme a mis de force à être multiple et complexe. Toute sa vie, Romain Gary a cherché à mettre l’imaginaire au cœur de la vie, chacun de ses livres est une histoire d’amour, un combat pour la justice et le respect des faibles. C’est toute la richesse du personnage, car il s’agit bien d’un personnage, d’un style, de la création d’un personnage et de son double. Etre ou ne pas être, disparaître et renaître, telle a été la métaphysique de cette figure inclassable dans le monde littéraire français.

Romain Gary nous invite sur les chemins escarpés de l’aventure, de la vie dangereuse, de la recherche de soi, sur les chemins de l’amour, de la souffrance et de la poésie. Comme il le disait lui-même : « Il n’y a pas d’homme sans la part de poésie, sans la part Rimbaud » Et c’est là, à mon sens, toute la force et la beauté du personnage qui a fait de son œuvre un chant d’espoir dans l’avènement lointain peut-être, mais possible, d’une culture humaniste.

La seule vérité qui compte pour Romain Gary, est la vérité artistique. Celle qui se situe entre l’évènement et son expression littéraire. Lui, qui par peur de ne pas exister, a livré sans retenue ses guerres contre l’injustice, le racisme, la connerie humaine et la défense de l’environnement.

Il nous émeut, nous irrite, nous questionne, nous charme, nous fascine, nous invente…C’est un homme qui se livre avec toutes ses faiblesses, ses contradictions, ses provocations et nous convainc par son goût de la révolte et son art consommé du drame et de la dérision.

Force des mots mais aussi des images. C’est dans ce sens que l’écriture et la mise en scène de la vie de Romain Gary ont été imaginées, imagées. Les images viennent en contrepoint révéler le monde intérieur de l’écrivain, donner à entendre mais aussi à voir, ressentir, deviner… Laisser la part des rêves s’immiscer dans l’imaginaire de chacun.

« Plus une œuvre est imaginative, plus elle est convaincante. » nous dit Romain Gary. Je me suis senti très proche de lui.

Livres de Romain Gary :


Une histoire d’amour filial
On ne présente plus La vie devant soi. Le livre a fait le tour du monde. En 1975, il a valu le Goncourt à Romain Gary, qui l’avait déjà reçu pour Les racines du ciel. Supercherie géniale, preuve par neuf du talent… et suicide de l’auteur : « j’ai prouvé ce que j’avais à prouver ».

Dans cette énorme histoire d’amour filial entre une vieille Juive, qui fut prostituée (avant Auschwitz…), et un jeune arabe abandonné chez elle, le flot bouillonnant de l’humain bouscule tous les conflits de la terre, culbute les dogmes et les idées reçues, renverse les dieux pour faire place à ce qui nous manque tant aujourd’hui : la tolérance, clé de la vie.

Vous n’oublierez jamais l’intimité de ces deux-là. Elle est faite de peurs – pourtant mêlées de joie induite, de verve, d’humour, avec les mots simples des pauvres gens, le bon-sens et le coeur gros comme ça de ceux qui ne peuvent pas s’abriter derrière le faux-semblant de la culture, la naïveté de l’enfance au bord de finir… On rit tout le temps. Enfin, presque tout le temps.

« Il s’agit d’un texte d’une richesse insoupçonnée et tenter de faire exister l’impossible sur un plateau représente un travail lourd et difficile. Or, cette fois-ci, c’est le contraire : l’évidence est déjà là. L’évidence du texte, de mon personnage, de la situation… Tout est présent, concret, lumineux, dans ma chair, comme si finalement incarner Madame Rosa allait juste revenir, pour moi, à faire du théâtre, à jouer sur scène. Je crois qu’en puisant dans mes expériences, je trouverai aisément le chemin menant à cette femme que je connais bien, pour laquelle je ressens une grande tendresse, beaucoup d’amour. » Myriam Boyer

D’après le roman de Romain Gary (Emile Ajar). Adaptation de Xavier Jaillard.


– Places disponibles : Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi à 21H00 | Dimanche à 16H30.
– Tarifs : 44,5 € tarif plein ou 34,5-44,5 € tarif adhérent (réserver).

Pièce de Romain Gary

Montée par Didier Long

Avec Myriam Boyer , Aymen Saïdi , Magid Bouali , Xavier Jaillard

A l’affiche du 20 septembre 2007 au 30 mars 2008
La vie devant soi
Marigny – Salle Popesco
Carré Marigny, avenue Marigny, 75008 Paris

Plan d’accès:

– Métro : Champs Elysées/Clémenceau (ligne 1-13) ou Franklin D. Roosevelt (ligne 1-9)
– Bus : 28-32-80 arrêt Rond Point Champs Elysées/Matignon ou 42-73 arrêt Champs Elysées/Clémenceau ou 52 arrêt Grand Palais
– Borne Taxis : Rond Point Champs Elysées

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