Les échanges de produits agricoles ont été traditionnellement un élément important du commerce extérieur de l’Estonie. En dépit d’une baisse des volumes, les exportations de produits alimentaires restent le deuxième plus grand groupe d’exportations.
L’utilisation des sols et les structures agricoles
1,450 millions d’hectares, soit un tiers du territoire, sont affectés à l’agriculture, la sperficie arable couvrant 1,128 millions d’hectares. 45 % de la superficie totale du pays sont couverts de forêts.
Le pourcentage de terres arables inutilisées se stabilise aux alentours de 20 % de la superficie totale de terres arables. 0,310 million d’hectares sont des pâturages permanents et le reste, soit 0,015 million d’hectares, est utilisé pour des cultures permanentes, c’est-à-dire les fruits et les baies. Une qualité du sol comparativement pauvre et une courte saison de végétation se traduisent par des rendements relativement faibles.
Un élément important dans le développement structurel du secteur agricole a été la privatisation des terres. Le processus de privatisation repose sur la restitution des terres aux anciens propriétaires ou à leurs héritiers.
Le secteur agricole de l’Estonie représente 898 entreprises agricoles d’une taille moyenne de 450 hectares, 22 722 exploitations familiales d’une taille moyenne de 22 hectares et 45 000 parcelles familiales d’une taille moyenne de 4 hectares.
Les colzas de printemps et d’hiver sont les graines oléagineuses les plus communes en Estonie. En raison d’une augmentation des possibilités d’exportation, la culture des graines oléagineuses s’est développée rapidement. Toutefois, les conditions climatiques et le temps incertain sont des facteurs limitant cette production, avec des rendements inférieurs à 2 tonnes/ha.
La production de légumes est concentrée dans les exploitations privées ( 50 % ) et les parcelles familiales ( 41 % ). Elle est largement destinée à la consommation directe des ménages agricoles. Les légumes de plein champ les plus importants sont les choux ( 44 % ), les carottes ( 17 % ) et la betterave rouge (13 % ).
Avant l’indépendance, l’Estonie pratiquait l’élevage intensif. Une part importante de la production, basée en partie sur des céréales importées à bas prix, était destinée à la Russie.
Le secteur laitier connaît une certaine stabilisation, étant le seul secteur où l’autosuffisance a été maintenue.
La transition de l’économie estonienne d’une planification centralisée à une économie de marché a été marquée par une baisse importante du PIB. 1995 a été la première année d’une reprise de la croissance réele.
L’inflation a diminué de façon remarquable depuis le début de l’indépendance. Alors qu’en 1993, les prix au consommateur avaient augmenté de 89,8 %, l’inflation s’est ralentie en 1996 tombant à 8 % : le taux d’inflation annuel s’éleve à 7 %. Le chômage est estimé à 10,5% de la main d’oeuvre totale. Les pertes d’emplois ont été enregistrées principalement dans les industries manufacturières, la construction et l’agriculture. L’emploi augmente en particulier dans le secteur des services. L’agriculture a été, par tradition, un des secteurs les plus importants de l’économie estonienne. Avant l’indépendance, le secteur primaire employait 20 % de la main d’oeuvre.
Le commerce de transit est important et les réexportations ont représenté 23 % des exportations totales des produits alimentaires.
L’ancienne Union soviétique a été traditionnellement la destination la plus importante pour les exportations représentant 59 % des exportations estoniennes des produits alimentaires et de boissons. Les exportations vers l’UE ont atteint 20 % des exportations totales de produits agricoles.
Le commerce agricole
Avant l’indépendance, les importations de céréales représentaient plus de la moitié de la production intérieure, étant donné que la production animale reposait largement sur les céréales importées à bas prix.
Les importations de lait et de produits à base de viande ont fortement augmenté. Toutefois, l’Estonie est toujours autosuffisante pour les produits laitiers.
Les secteurs en amont et en aval
En dépit de la baisse de la production, l’industrie agro-alimentaire reste le principal secteur des industries manufacturières. Le secteur de l’industrie agro-alimentaire est divisé en entreprises exportatrices, qui se développent rapidement, et en petites entreprises, qui approvisionnent les marchés locaux.
Le processus de privatisation des secteurs en amont et en aval a évolué plus rapidement que la privatisation des terres. La privatisation a eu lieu par soumission, par adjudication publique ou restreinte ou par l’offre publique d’actions à la bourse. Les actions des entreprises agricoles sont détenues par des producteurs, des actionnaires privés ou des investisseurs étrangers. Les actions de ces entreprises agricoles sont cotées à la bourse de Tallin et rencontrent un relativement grand succès.
Un problème semble provenir du traitement préférentiel accordé aux coopératives de transformation dans la privatisation de l’industrie agro-alimentaire, qui – étant donné leur manque de ressources financières et d’aptitudes sur le plan technique et administratif – semblent être responsables d’une absence de développement dynamique de l’industrie agro-alimentaire.
Le traitement préférentiel accordé aux coopératives de transformation peut également expliquer le faible niveau d’investissements étrangers directs par rapport aux autres secteurs de l’industrie. Les investissements étrangers directs sont concentrés principalement dans les secteurs des boissons, de la transformation de fruits et légumes et du tabac.
Le secteur en amont assure un approvisionnement satisfaisant en machines et moyens de production tant d’origine domestique qu’européenne. Les produits estoniens sont meilleur marché, ce qui les rend plus populaires. La location de machines est courante étant donné que les exploitations manquent de capitaux et de couverture.
Les aspects environnementaux
Dans les années quatre-vingt, selon les estimations, 76 % de la charge d’azote et 20 % de la charge de phosphates évacués dans les eaux de surface et les eaux souterraines provenaient de l’agriculture. L’utilisation de machines lourdes a provoqué un compactage et un appauvrissement de la structure des sols.
Depuis lors, la production agricole a décliné et l’intensité de la production agricole a baissé. Simultanément, les prix des intrants ont augmenté rapidement. Il s’est ensuivi une diminution de l’utilisation d’engrais et de pesticides, ce qui a entraîné d’une part un appauvrissement des sols et d’autre part, une réduction de la pollution.
Le fumier était utilisé sur 10 % de le superficie ensemencée. L’intensité de l’utilisation d’engrais azotés était faible avec seulement 19 kg par hectare ensemencé et 62 kg par hectare fertilisé.
L’utilisation de pesticides a été cinq fois moindre selon les estimations nationales. Les entreprises agricoles ont utilisé 0,6 kg/ha d’herbicides et 1,0 kg/ha de fongicides. Des herbicides ont été utilisés sur 140 000 hectares.
Les politiques agricoles
Depuis l’indépendance, l’Estonie a suivi une politique agricole libérale et toutes les mesures protectionnistes aux frontières ont été abolies.
De nouveaux outils sont actuellement développés au profit de la politique agricole estonienne comme, par exemple, le Fonds de garantie du crédit rural, qui fournit aux agriculteurs des garanties supplémentaires en matière de crédit, et le Programme de subventions à l’agriculture, qui soutient des investissements sélectionnés jusqu’à concurrence de 30 % de l’investissement réalisé.
Bien que des progrès considérables aient été accomplis, beaucoup de travail reste à accomplir dans le domaine vétérinaire, ceci concerne plus précisément le rapprochement de la législation ainsi que l’équipement des laboratoires et la création d’un service vétérinaire officiel suffisamment équipé, y compris le contrôle efficace des échanges aux postes d’inspection frontaliers.
Le rapprochement de la législation dans le domaine de la nutrition animale en est à ses débuts. En ce qui concerne les produits phytosanitaires et l’agriculture biologique, la législation n’est pas encore harmonisée avec la législation communautaire, mais les travaux sur l’adoption de la législation ont démarré.
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