Le parlement letton tente jeudi d’élire son nouveau président, pour succéder à Vaira Vike-Freiberga, qui ne peut se représenter après deux mandats consécutifs de quatre ans. Deux candidats sont en lice : le chirurgien Valdis Zatlers, 52 ans, soutenu par la coalition de centre-droit et le juriste Aivars Endzins, 66 ans, soutenu par l’opposition de centre-gauche.
Le parlement letton tente jeudi d’élire son nouveau président, un poste largement honorifique, pour succéder à Vaira Vike-Freiberga, qui ne peut se représenter après deux mandats consécutifs de quatre ans.
Sur le papier, le chirurgien Valdis Zatlers, 52 ans, a toutes les chances d’être élu car il est soutenu par la coalition de centre-droit au pouvoir mais, selon les analystes, certains députés ont des doutes sur sa capacité à prendre la tête de l’Etat.
Son unique rival, soutenu par l’opposition de centre-gauche, est le juriste Aivars Endzins, 66 ans, qui a présidé la Cour constitutionnelle de 1996 à 2006.
Pour être élu, un candidat doit réunir sur son nom au moins 51 voix des 100 députés. Les quatre partis de la coalition du Premier ministre Aigars Kalvitis disposent au total de 58 sièges.
Valdis Zatlers, marié et père de trois enfants, est le chef de l’hôpital national de traumatologie. Ces derniers jours, son image a été ternie après qu’il a reconnu avoir, au cours de sa carrière de médecin, empoché de très nombreuses enveloppes de billets de banque offertes par ses patients.
Cette pratique, héritée du communisme, est encore assez répandue dans les pays post-communistes de l’UE. Mais l’antenne locale de l’organisation anti-corruption Transparency International a décidé de faire campagne contre lui.
« Cela ne fait pas bon effet d’un point de vue diplomatique », estime le politologue Janis Iktens, « Zatlers est aussi très inexpérimenté en politique ». Malgré tout, il parie pour son élection jeudi.
Ivars Ijabs, un autre politologue qui travaille à l’Université de Lettonie, pense au contraire que rien n’est joué.
M. Zatlers « apparaît dirigé par les partis de la coalition et les intérêts de leurs dirigeants », juge-t-il.
L’opinion publique ne lui est pas favorable. Selon un récent sondage, seulement 28% de la population souhaite qu’il soit président, contre 54% qui souhaitent voir élu son rival Aivars Endzins.
Aivars Endzins, marié et père de deux enfants, est présenté par le parti de centre-gauche Harmonie du centre, qui bénéficie d’un important soutien de la puissante minorité russophone.
« La candidature Endzins n’est pas réaliste », prévient cependant le politologue Ivars Ijabs, en soulignant qu’aucun des partis de la coalition ne s’est prononcé pour lui.
Si aucun des deux candidats n’est élu jeudi, un troisième homme est présenté comme un possible candidat de compromis, pour un second tour qui aura lieu dans les quinze jours au plus tard. Egils Levits, 51 ans, qui est juge à la Cour européenne de justice, a affirmé qu’il était disponible.
« Il est assez flexible pour coopérer avec les différents partis politiques », commente Ivars Ijabs.
Depuis son indépendance en 1991, la Lettonie a un régime parlementaire où le président n’a que peu de pouvoirs. Il peut cependant demander la dissolution du parlement dans un référendum populaire.
Largement inconnue lors de sa première élection en 1999, Vaira Vike-Freiberga, qui quittera officiellement son poste le 7 juillet, a su donner un prestige certain à sa fonction. Elle a donné un visage au pays qu’elle avait quitté à l’âge de sept ans pour fuir l’Armée rouge et passer une partie de sa vie au Canada. Et elle a présidé à l’entrée de la Lettonie dans l’Union européenne et l’Otan en 2004.
Mme Vike-Freiberga a réclamé que le président soit élu au suffrage universel, mais le Parlement n’a pas accédé à sa requête malgré un fort soutien de l’opinion publique.
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