Dans un avis transmis aux pays riverains de la mer Baltique, le ministère finlandais de l’Environnement estime que ‘le programme d’étude des conséquences environnementales du projet de gazoduc entre la Russie et l’Allemagne est trop général’.
La Finlande a remis en cause mardi l’étude d’impact environnemental du projet de gazoduc germano-russe en mer Baltique, jugée « trop générale » et scientifiquement douteuse, suggérant un retardement du chantier.
« L’exploitant (le consortium Nord Stream, ndlr) n’avance aucune justification environnementale quant au choix du tracé » de 1.200 kilomètres qui longera 369 kilomètres de côtes finlandaises, passera à l’est de l’île suédoise de Gotland et au sud de l’île danoise de Bornholm, et pour lequel aucune alternative n’a été envisagée, selon le ministère.
Au total, « l’évaluation manque de précision, les méthodes utilisées et les sources d’information ne sont pas présentées suffisamment en détail ».
Les autorités environnementales finlandaises se demandent « si les études utilisées sont pertinentes en terme d’exactitude et de détail, de validité des méthodes employées » et si même elles sont « à jour ».
Le projet de gazoduc est vivement critiqué par de nombreux pays riverains de la mer Baltique –Pologne, Suède, Finlande, pays baltes– qui s’inquiètent de son impact sur l’écosystème marin.
La Finlande, qui indique avoir reçu les avis « concordants » des autorités environnementales de Suède, d’Allemagne, du Danemark, d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie et de Pologne, propose la mise en place d’un mécanisme de suivi par ces pays.
Elle estime enfin que la date-butoir pour l’établissement par Nord Stream du rapport final sur l’impact environnemental du gazoduc, fixée en août, devrait être repoussée.
« La qualité et le spectre de l’évaluation de même que la rédaction d’un rapport adéquat ne devraient pas souffrir d’un calendrier précipité. Les responsables du projet doivent, si nécessaire, être préparés à allonger ce calendrier », note le ministère.
Le gazoduc appartient à un consortium contrôlé à 51% par Gazprom, 24,5% par le numéro un mondial de la chimie l’allemand BASF et 24,5% par le numéro un de l’énergie allemand EON.
Il doit acheminer à partir de 2010 quelque 27,5 milliards de m3 de gaz chaque année du port russe de Vyborg, près de St-Pétersbourg, à Greifswald dans le nord-est de l’Allemagne.
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