L’ex-présidente lettone Vaira Vike-Freiberga, a rejeté lundi l’idée de retarder l’expansion vers l’est de l’euro du fait de la crise grecque et vertement critiqué les membres de la zone euro ne respectant pas les règles qu’ils imposent aux candidats.
« Parlons franchement: les Etats membres de la zone euro n’ont pas respecté leurs propres règles », a lancé Mme Vike-Freiberga au cours d’un débat organisé en Pologne avec le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn devant un parterre de responsables gouvernementaux et financiers.
« S’ils avaient vraiment respecté les règles du jeu, ils ne seraient pas dans le pétrin où ils se trouvent à présent (…) Se servir de cela comme excuse pour ne pas tenir ses promesses envers les futurs membres, je trouve cela franchement nul », a-t-elle lancé.
Mme Vike-Freiberga a accompli deux mandats à la présidence de la Lettonie de 1999 à 2007 et est à présent membre d’une commission chargée de repenser l’avenir de l’Union européenne.
Interrogée sur une supposée « lassitude » parmi les plus anciens membres de l’UE devant les projets d’expansion de la zone euro, elle a ironisé : « Nous entendons cela depuis 10 ans. Je constate tout le temps cette +lassitude+ dont parlent sans arrêt les Français (…) Je crois qu’ils devraient prendre des vitamines ».
« Je pense (que la zone euro) a un peu de ménage à faire chez elle. C’est là la priorité », a déclaré Mme Vike-Freiberga au cours du débat.
« Tout le monde doit avoir la même discipline. Il me semble que la suffisance dont nous avons été témoins de la part, par exemple, de la France et de l’Allemagne en ce qui concerne leur déficit fait aussi partie du problème », a-t-elle lancé.
La Lettonie, petit Etat balte, est entré dans l’UE en 2004. Elle ambitionne d’adopter l’euro d’ici 2014 et bataille pour respecter les critères d’inflation et de maîtrise des finances publiques exigés. L’Estonie voisine attend le feu vert pour une adoption en 2011.
Ces deux pays sont irrités par les révélations de falsification de données par la Grèce lors de son admission en 2001 et par les dérives budgétaires d’autres membres.
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