Pays Baltes

Estonie, Lettonie et Lituanie

L’épidémie de SIDA menace gravement l’Europe de l’Est

par | 20/09/2004

La Conférence, intitulée ‘L’Europe et le VIH/SIDA : nouveaux défis, nouvelles occasions’, a lieu les 16 et 17 septembre à Vilnius. Comme l’a souligné le Dr Jack Chow, Sous-Directeur général de l’OMS, à l’ouverture de la conférence ministérielle européenne sur le SIDA placée sous l’égide du Gouvernement lituanien et de la Commission européenne, ‘les pays de l’Union européenne nouvellement élargie ont une excellente occasion de convertir leur engagement en une action et des programmes concrets contre le SIDA’.

L’ONUSIDA et l’OMS lancent un appel aux gouvernements pour qu’ils prennent des mesures concretes

Alors que plus de 1,8 million de personnes vivent avec le VIH en Europe et en Asie centrale, l’épidémie menace sérieusement la stabilité socio-économique régionale. Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) demandent donc instamment aux gouvernements européens de passer du stade de l’adoption de stratégies à celui de l’application de programmes intégrés de prévention et de traitement du VIH permettant de sauver des milliers de vies.

Comme l’a souligné le Dr Jack Chow: « La mise en place de partenariats efficaces est indispensable pour apporter une contribution significative et durable à la lutte contre l’épidémie de VIH/SIDA en Europe. »

En Europe occidentale, le nombre des décès dus au SIDA a diminué grâce au traitement disponible contre le VIH. Mais ce qui est inquiétant, c’est que le taux d’infection a continué d’augmenter en raison d’un engagement moins énergique des gouvernements en matière de prévention et d’un certain relâchement depuis qu’un traitement existe. Le nombre des personnes vivant avec le VIH en Europe occidentale est ainsi passé de 540 000 en 2001 à 580 000 à fin 2003.

Certains des taux d’infection les plus élevés dans le monde sont enregistrés en Europe orientale, principalement en Estonie, en Fédération de Russie, en Lettonie et en Ukraine, où l’épidémie continue de se propager sans frein. Le nombre des infections par le VIH en Russie est passé de 530 000 en 2001 à 860 000 à peine deux ans plus tard. Le VIH risque de continuer à se propager dans les pays voisins, notamment le Bélarus, la République de Moldova et les pays d’Asie centrale.

Pour Lars O. Kallings, envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies chargé du VIH/SIDA en Europe orientale, qui participe à la Conférence,  » 80 % des personnes infectées en Europe orientale sont des jeunes et il faut d’urgence une riposte massive et complète pour réduire leur vulnérabilité et leur donner les moyens de devenir des partenaires actifs de la lutte contre le SIDA. Si l’on ne fait rien, on risque d’être confronté à une épidémie plus importante susceptible de désorganiser le développement socio-économique de la Région et d’affaiblir la sécurité nationale « .

La prévention joue un rôle clé dans la lutte contre l’épidémie croissante de SIDA. Il faut sensibiliser la population aux effets potentiels d’un comportement à risque et veiller à faciliter l’accès aux préservatifs, aux programmes d’échange d’aiguilles et au traitement de substitution. Des campagnes de sensibilisation ciblées doivent être menées pour informer les gens sur les moyens de se protéger de l’infection. La toxicomanie par voie intraveineuse étant le principal mode de transmission du VIH en Europe orientale, l’information, le conseil et le traitement doivent être facilement accessibles aux toxicomanes pour réduire le risque de contamination par le VIH.

La lutte contre l’exclusion et la discrimination est elle aussi indispensable. La peur, l’ignorance, les préjugés, des lois dépassées (notamment celles qui considèrent la toxicomanie comme un délit relevant du droit pénal) et le manque d’informations sur la prévention et la transmission du VIH sont autant de facteurs aggravants. Les besoins spécifiques et les défis auxquels sont confrontés les groupes vulnérables, notamment les toxicomanes, les minorités sexuelles, les migrants, les travailleurs du sexe et les détenus, doivent être envisagés globalement.

En Europe orientale et en Asie centrale, quelque 15 000 personnes bénéficient actuellement d’un traitement antirétroviral alors que 120 000 en auraient besoin. Le coût élevé des antirétroviraux (ARV) est un obstacle permanent à l’accès aux médicaments en Europe orientale. Des médicaments sûrs doivent être disponibles à des prix abordables pour ceux toujours plus nombreux qui en ont besoin.

La coopération entre les Etats Membres de l’Union européenne a été très importante pour endiguer les précédentes vagues de l’épidémie. Le financement par l’Union européenne de projets d’experts de la santé publique et d’organisations non gouvernementales a permis aux acteurs nationaux de relever des défis spécifiques auxquels les groupes vulnérables sont confrontés. Grâce en partie au financement du Fonds mondial, des pays comme l’Albanie, la République de Moldova et l’Ukraine ont commencé à offrir le traitement au cours des six derniers mois.

Il faut d’urgence davantage d’investissements nationaux et européens dans la Région. Ainsi que le souligne Henning Mikkelsen, coordonnateur régional de l’Europe pour l’ONUSIDA, s’exprimant à une conférence de presse à la veille de la conférence ministérielle, « nous voudrions appuyer l’Union européenne et les efforts renouvelés qu’elle a fourni pour lutter contre le SIDA en Europe, en particulier son engagement à aider les pays voisins les plus touchés ».

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