La Lettonie, qui affichait l’expansion la plus vigoureuse (12,2%) de toute l’Union européenne en 2006, a vu son Produit intérieur brut (PIB) chuter brutalement de 28,7 % au premier trimestre de 2009.
Riga s’est vue obligé de demander une aide de 7,5 milliards d’euros au Fonds monétaire international et à d’autres créanciers en décembre après que le gouvernement eut nationalisé la deuxième banque du pays, Parex. Les versements s’étaleront jusqu’en 2011.
Les premiers effets de la crise se sont fait sentir à Riga sous la forme de manifestations violentes dans la capitale lettone. Quelque 10.000 manifestants ont envahi les rues dans un contexte d’accusations de corruption et de népotisme au sein du gouvernement d’Ivars Godmanis et de coupes budgétaires destinées à lutter contre la crise.
Après les manifestations de janvier, mars et avril, les analystes prévoient de nouvelles violences en réaction aux projets de réductions d’effectifs dans le secteur public, de nouvelles coupes budgétaires et de hausses des impôts. Malgré la manifestation – importante à l’échelle de ce pays de 2,3 millions d’habitants – de 10 000 enseignants le 2 avril, ces derniers vont subir une baisse de 20 % de leur salaire.
Une des causes les plus importantes réside dans l’inflation. Elle a pris des proportions énormes durant les années du miracle économique, et surtout avant 2001. Et l’entrée de la Lettonie dans l’UE a apporté un élan puissant. A cela s’est ajouté le comportement de la population qui s’est mise à consommer massivement à crédit. L’explosion des prix et l’insuffisance des salaires qui s’en est suivie ont détruit l’équilibre entre performance et productivité.
Ces dernières années, la Lettonie a enregistré une croissance record au sein de l’Union Européenne (UE), tirée par le secteur du bâtiment en plein boom. Désormais les pertes d’emplois dans cette branche, hier encore la plus dynamique, dépassent les 50%.
L’appartenance de la Lettonie à l’UE, la convergence des marchés financiers baltes et scandinaves et l’aide rapide du FMI ont maintenu la Lettonie à l’abri d’une terrible catastrophe. Mais l’instabilité politique de la Lettonie, ancienne république soviétique de 2,3 millions d’habitants devenue membre de l’UE en 2004, est à venir.
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